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Poèmes Yvan Goll
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2 décembre 2008

La mort centuple du poète

La mort centuple du poète

J'appelai mien un jardin que jamais ne possédai

Alentour menaçaient les grilles d'épines rouillées

Et pourtant toute les terres de roses j'ai plantées

Une pelouse verte jamais ne me fut donnée

Mon seul agneau fut né de nuages immaculés

Et pourtant j'étais le maître d'innombrables troupeaux

Quoique les Alpes se soient effritées

Jamais ne se trouva une pierre pour la maison du chercheur

Et seules des ruines purent être sa demeure

Nous fûmes rarement rassasiés, mon Aimée

La musique de l'écume fut souvent notre repas

Et les fleurs qui nous enseignaient leur secret

O parterre, animal, pain et maisonnette

Vous n'êtes que la mort centuple du poète !

1967 Bouquet de rêves pour Neila pages 23/24

Neila . Traduction de Claire Goll des 51 poèmes d'Abendgesang

Editions Caractères, Paris 1971

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