Elégie de la solitude
Elégie de la solitude
Oh comme toute chose est seule
Et l'on se demande si l'amour existe
Comme cette lune est belle trop belle
La pêche mordue par un nuage
Et qui va rouler de l'autre côté de la nuit
Oh comme tout est seul
Inexorable silence
Inexorable aussi ce grillon
As-tu vu le mélèze sur le précipice
Qui se cramponne d'un seul bras
Et pourtant fait flotter son pavillon vert pâle
Vers son amour d'étoile
As-tu vu le crapaud tout en or et en rose
Le roi enchanté
Le bon gros roi obèse
Qui ne s'étonne ni de sa pourpre ni de sa bave
Et qui est seul sous sa fougère incomprise
Nous nous mourrons au fond de la terre
Comme au fond de la mer
Marcheurs nageurs voleurs au ralenti
Nous dormons au ralenti
Et seuls nos rêves bandent parfois
Des trajectoires d'or des coulées de diamant des arcs-en-enfer
D'un brin d'algue à l'autre brin d'algue
Mais nous dormons surtout
Les yeux bandés les coeurs bandés
Nous marchons dans l'obscurité opaque du midi orange
Nos ombres tâtent les murs montent les ponts traversent les arbres
Nos ombres attrapent l'ange par un pan de chemise
Et lui demandent son identité
Les Cercles Magiques - inédit