Elégie d'Ihpétonga VIII
Elégie d'Ihpétonga
VIII
( L'Indienne chante )
Mon aigle-totem s'assied sur ton crâne
Et fiente dans tes yeux de pétrole
Mon serpent-totem agite sa crécelle
Sur tes chemins de ruse et de bitume
Mon coyotte-totem se gave de fourmis rouges
Pour diluer le mica de tes yeux
Mon chêne-totem renforce ses potences
Mon poison-totem habite ton aorte
Et déchire le cœur de ses artères
Mon lierre-totem devient un brasier de venins
Qui pourrira la main de tes enfants
Mon tabac-totem plante le cancer dans te rêves
Et rouille la rose de ta cervelle
Mon coq-totem fait saigner tes aurores
Mon hibou-totem juché sur tes pompes d'essence
Ouvre l'œil vert de la vengeance
Ferme l'œil rouge de ta mort