Jean sans Terre emplit sa panse
Jean sans Terre emplit sa panse
Mais vaille que vaille
Puisqu'il faut manger
Par la basse entraille
Tu peux te venger
L'heureuse ripaille
Chassera la mort
Qui rôde et fouaille
Au fond de ton corps
Ta mâchoire entaille
La force du boeuf
Ta langue tressaille
Devant l'or de l'oeuf
Mords la tendre caille
De tes belles dents
Le perdreau qui maille
Pour te rendre ardent
Frotte l'ail canaille
Détrousse l'oignon
Que toute semaille
Montre son trognon
L'échalote éraille
Et le doux cerfeuil
Pour la cochonaille
Que mire ton oeil
Et lampe les failles
Et les blancs velours
Des crèmes qui caillent
Et des beurres lourds
Cours aux épousailles
Sucer le homard
Puis aux funérailles
Te chauffer au lard
Et sous les sonnailles
De fameux festins
Sens comme défaillent
Les fruits du matin
Oui par la tripaille
Et par le vin fort
Livre une bataille
A la maigre mort
[Troisième Livre de J s T p. 25/27 ]
JST Seghers1957 p.93 et 94